Anatomie d’une triple crise Des trois crises actuelles, l’environnementale est à la fois la moins immédiatement saisissable et sans doute la plus fondamentale au regard de l’effet transformateur qu’elle pourrait produire sur les sociétés. Il ne s’agit d’ailleurs pas à proprement parler d’une crise, laquelle suppose un « avant », un « pendant » et un « après » — une sortie de crise. Or, même à supposer que les pays industrialisés adoptent les mesures drastiques qui s’imposent en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre — et on en est loin —, le changement climatique provoque déjà des dégâts irréversibles. Ce que la « communauté internationale » peut faire, c’est limiter (considérablement) ces conséquences, mais non les inverser. Pour y
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Anatomie d’une triple crise
Des trois crises actuelles, l’environnementale est à la fois la moins immédiatement saisissable et sans doute la plus fondamentale au regard de l’effet transformateur qu’elle pourrait produire sur les sociétés. Il ne s’agit d’ailleurs pas à proprement parler d’une crise, laquelle suppose un « avant », un « pendant » et un « après » — une sortie de crise. Or, même à supposer que les pays industrialisés adoptent les mesures drastiques qui s’imposent en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre — et on en est loin —, le changement climatique provoque déjà des dégâts irréversibles. Ce que la « communauté internationale » peut faire, c’est limiter (considérablement) ces conséquences, mais non les inverser.
Pour y parvenir, il faut trouver des solutions audacieuses aux crises politique et économique. Le changement climatique offre une occasion de refonder la démocratie. L’adaptation des sociétés suppose de réorganiser de fond en comble la vie quotidienne des populations. Mais un tel bouleversement ne peut avoir lieu sans mobiliser ces dernières, sans s’appuyer sur leurs savoirs et leurs savoir-faire. La création de nouvelles institutions démocratiques à la base sera nécessaire.
En matière économique, l’annulation partielle ou totale de la dette publique représenterait une mesure écologique par excellence. Si l’État ne peut investir massivement dans la transition énergétique, c’est à cause d’une absence de volonté politique, mais aussi parce qu’il est prisonnier de ses créanciers. Crise politique, crise économique et crise écologique convergent, on le voit, en un seul et même problème.