La baisse des taux d’intérêt La politique monétaire des pays de l’OCDE est devenue très expansionniste depuis la crise de 2008-2009. Les taux d’intérêt des banques centrales ont beaucoup baissé (2,25 % aux Etats-Unis aujourd’hui, 0 % dans la zone euro et au Japon) … Pourtant, on ne voit pas d’effets très positifs de cette politique monétaire extraordinairement expansionniste. La croissance est en train de ralentir ; le taux d’investissement des entreprises par rapport à la valeur ajoutée est plus bas en 2019 (11,5 %) qu’en 2008 (11,7 %) ou en 2000 (12,3 %), malgré les taux d’intérêt quasi nuls … Comment le comprendre ? Voici une piste : certes, les taux d’intérêt sans risque ont considérablement diminué, mais cette baisse a été entièrement compensée par
Topics:
Lars Pålsson Syll considers the following as important: Economics
This could be interesting, too:
Lars Pålsson Syll writes Andreas Cervenka och den svenska bostadsbubblan
Lars Pålsson Syll writes Debunking the balanced budget superstition
Lars Pålsson Syll writes How inequality causes financial crises
Lars Pålsson Syll writes Income inequality and the saving glut of the rich
La baisse des taux d’intérêt
La politique monétaire des pays de l’OCDE est devenue très expansionniste depuis la crise de 2008-2009. Les taux d’intérêt des banques centrales ont beaucoup baissé (2,25 % aux Etats-Unis aujourd’hui, 0 % dans la zone euro et au Japon) …
Pourtant, on ne voit pas d’effets très positifs de cette politique monétaire extraordinairement expansionniste. La croissance est en train de ralentir ; le taux d’investissement des entreprises par rapport à la valeur ajoutée est plus bas en 2019 (11,5 %) qu’en 2008 (11,7 %) ou en 2000 (12,3 %), malgré les taux d’intérêt quasi nuls …
Comment le comprendre ? Voici une piste : certes, les taux d’intérêt sans risque ont considérablement diminué, mais cette baisse a été entièrement compensée par la hausse des primes de risque …
Donnons deux exemples pour expliquer ce mécanisme. On peut d’abord comparer le taux d’intérêt à long terme (à 10 ans) sur les dettes publiques des pays de l’OCDE et le rendement, dans ces mêmes pays, du capital physique des entreprises, le ROACE, « return on average capital employed » ou rendement du capital mis en place …
En 2019, le rendement du capital des entreprises est de 5,3 %, le taux d’intérêt à 10 ans sans risque, de 0,8 %.
Cela veut dire qu’est apparue une énorme prime de risque affectant l’investissement dans le capital des entreprises : en 2019, on exige 4,5 points de plus pour investir dans les entreprises que pour investir dans les dettes publiques. Ceci explique pourquoi les taux d’intérêt bas n’ont pas stimulé l’investissement dans les pays de l’OCDE : malgré la baisse des taux d’intérêt, le rendement exigé du capital, donc des investissements en entreprise, est resté le même ; une baisse du rendement exigé du capital aurait permis de réaliser des investissements supplémentaires, certes à la rentabilité plus faible, mais ceci n’a pas été le cas.