Capital et idéologie — le nouveau livre de Thomas Piketty Que trouve-t-on dans ce nouvel opus imposant de 1 200 pages ? Il faut revenir sur ce qui a fait le succès du livre précédent : le constat empirique de la dynamique des inégalités sur une longue période. Le propos est à la fois plus historique – on remonte jusqu’au XVIIIe siècle – et plus large, couvrant de nombreux pays européens, en particulier la France et le Royaume-Uni, mais aussi les Etats-Unis, avec de longs passages sur l’Inde et la Chine, des excursions au Brésil, en Russie, en Iran et dans bien d’autres pays. Bref, une approche moins occidentalo-centrée que le précédent, qui portait essentiellement sur la France et les Etats-Unis. La Révolution française n’a pas changé grand-chose à la
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Lars Pålsson Syll considers the following as important: Economics
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Capital et idéologie — le nouveau livre de Thomas Piketty
Que trouve-t-on dans ce nouvel opus imposant de 1 200 pages ?
Il faut revenir sur ce qui a fait le succès du livre précédent : le constat empirique de la dynamique des inégalités sur une longue période. Le propos est à la fois plus historique – on remonte jusqu’au XVIIIe siècle – et plus large, couvrant de nombreux pays européens, en particulier la France et le Royaume-Uni, mais aussi les Etats-Unis, avec de longs passages sur l’Inde et la Chine, des excursions au Brésil, en Russie, en Iran et dans bien d’autres pays. Bref, une approche moins occidentalo-centrée que le précédent, qui portait essentiellement sur la France et les Etats-Unis.
La Révolution française n’a pas changé grand-chose à la concentration des richesses … La véritable révolution a lieu au cours du XXe siècle avec l’émergence d’une classe moyenne patrimoniale : les 10 % les plus riches perdent du poids au profit des 40 % qui suivent. Une bonne partie du livre est consacrée à expliquer les raisons de cette dynamique historique …
La partie la plus originale du livre propose une analyse socio-électorale des votes en fonction des niveaux de diplôme, de revenus et de patrimoine
Dans Capital et Idéologie, le chercheur n’a pas oublié son questionnement des années 1990 : la partie la plus originale du livre propose une analyse socio-électorale des votes en fonction des niveaux de diplôme, de revenus et de patrimoine. Il montre que les partis sociaux-démocrates en France, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et dans d’autres pays, aussi différents soient-ils, ont tous connu la même évolution : alors que des années 1950 à 1980, ils rassemblaient les votes des moins qualifiés et des plus pauvres, ils sont devenus le parti des plus diplômés.Abandonnant les moins favorisés à leur sort, ils ont enfourché l’idéologie « propriétariste » célébrant le droit de propriété, s’appuyant sur sa dimension émancipatrice – tout le monde a le droit de posséder quelque chose et de bénéficier de la protection de l’Etat pour le conserver –, mais en oubliant son aspect inégalitaire, les plus riches accumulant sans limite. Plusieurs chapitres démontrent que c’est le retour d’une idée développée au cours du XIXe siècle.