La folie identitaire et les statistiques ethniques En France, les données sur l’origine font désormais partie des outils usuels des études sur les discriminations. Mais elles restent peu exploitées, dans la crainte que la prise en compte de catégories ethno-raciales ne remette en cause l’universalisme républicain … Pourquoi est-il interdit, dans notre pays, de poser la question de l’origine et de la couleur de la peau dans des fichiers de gestion (fichiers de salariés, de locataires, de patients ou d’électeurs), comme cela se fait en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis ? … De fait : depuis le tournant des années 2000, les statistiques ethniques n’ont cessé de se multiplier en France. En toute légalité … « Ce qui est interdit par la Constitution, c’est le
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La folie identitaire et les statistiques ethniques
En France, les données sur l’origine font désormais partie des outils usuels des études sur les discriminations. Mais elles restent peu exploitées, dans la crainte que la prise en compte de catégories ethno-raciales ne remette en cause l’universalisme républicain …
Pourquoi est-il interdit, dans notre pays, de poser la question de l’origine et de la couleur de la peau dans des fichiers de gestion (fichiers de salariés, de locataires, de patients ou d’électeurs), comme cela se fait en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis ? …
De fait : depuis le tournant des années 2000, les statistiques ethniques n’ont cessé de se multiplier en France. En toute légalité … « Ce qui est interdit par la Constitution, c’est le référentiel ethno-racial, résume Magali Lafourcade …
Comment expliquer que ce sujet reste si conflictuel ? « Le mythe républicain est tenace, et beaucoup de gens considèrent que les discriminations raciales n’existent que de façon ponctuelle : à leurs yeux, il n’est pas nécessaire de mettre ces outils en œuvre pour les mesurer, avance le sociologue Vincent-Arnaud Chappe. Par ailleurs, compte tenu de l’exploitation potentielle que peuvent en faire les tendances réactionnaires, les responsables politiques pensent qu’il y a plus à perdre qu’à gagner à encourager ces statistiques. Enfin, les tenants d’une certaine gauche marxiste estiment que parler des discriminations raciales fragilise la lutte des classes » …
Seule certitude : pour lutter, dans le pays des droits de l’homme, contre les inégalités dues aux origines, la question n’est plus de savoir s’il faut ou non faire des statistiques ethniques : celles-ci existent déjà, et elles sont très parlantes. Non, ce qui importe, c’est de décider d’en tenir compte.