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Stephen Marglin sur le besoin d’une nouvelle théorie économique

Summary:
Stephen Marglin sur le besoin d’une nouvelle théorie économique Peut-on élaborer une nouvelle théorie économique qui permettra d’influencer les gouvernements actuels et futurs dans le sens du progrès, de la résolution des crises et de la recherche du bien-être collectif ? Oui, bien entendu, mais cela ne se fera pas en un jour. Nous devrons pour cela commencer par désapprendre les fondements de l’économie traditionnelle – le présupposé de l’individualisme, l’idéologie de l’hyper-rationalité, l’absence de limites. Et Keynes nous rappelle que c’est la partie la plus difficile de la tâche à accomplir. Viendra ensuite la construction d’un cadre de travail qui incorpore la connectivité qui nous relie les uns aux autres, intègre notre dépendance au savoir

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Stephen Marglin sur le besoin d’une nouvelle théorie économique

Peut-on élaborer une nouvelle théorie économique qui permettra d’influencer les gouvernements actuels et futurs dans le sens du progrès, de la résolution des crises et de la recherche du bien-être collectif ?

Stephen Marglin sur le besoin d’une nouvelle théorie économiqueOui, bien entendu, mais cela ne se fera pas en un jour. Nous devrons pour cela commencer par désapprendre les fondements de l’économie traditionnelle – le présupposé de l’individualisme, l’idéologie de l’hyper-rationalité, l’absence de limites. Et Keynes nous rappelle que c’est la partie la plus difficile de la tâche à accomplir. Viendra ensuite la construction d’un cadre de travail qui incorpore la connectivité qui nous relie les uns aux autres, intègre notre dépendance au savoir expérimental et admet l’existence de limites. Et pour ceux d’entre nous qui restent imprégnés des doctrines de la vieille (et de la nouvelle) gauche, ce cadre devra procéder à une reconsidération de la nature de la lutte des classes au XXIe siècle.

Nous ne devons cependant pas sous-estimer les difficultés. Keynes avait peut-être raison quand, à la fin de sa Théorie générale, il soulignait qu’ « on exagère grandement la force des intérêts constitués par rapport à l’empire qu’acquièrent progressivement les idées ». Mais le marché des idées est un marché très éloigné des normes de la concurrence parfaite ! Il accueille à bras ouverts ceux qui sont dotés d’un pouvoir d’achat, tandis que ceux qui remettent en cause le pouvoir de l’argent peinent à se faire entendre. En dehors du 1 % [les plus riches], nous payons tous le prix de cet échec particulier du marché.

Pourtant, comme l’écrivait Albert Camus dans ses Lettres à un ami allemand [Gallimard, 1945] à la fin de 1943, moment grave de l’histoire de la France et du monde, chacun « doit décider s’il est avec les bourreaux ou avec les martyrs, selon sa vocation ». Pour paraphraser Tarfon (Ier siècle après J.-C.), « il ne nous sera peut-être pas accordé de terminer le travail ; mais nous ne pouvons nous dérober à la nécessité de l’entreprendre ».

Le Monde

Lars Pålsson Syll
Professor at Malmö University. Primary research interest - the philosophy, history and methodology of economics.

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