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Pourquoi la dette publique n’est pas un problème.

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Pourquoi la dette publique n’est pas un problème. .[embedded content] Une des erreurs fondamentales dans le débat actuel sur la dette publique et le déficit budgétaire est de ne pas distinguer entre différents types de dettes. Même s’il est vrai qu’à l’échelle macroéconomique, les dettes et les actifs s’équilibrent nécessairement, il est loin d’être insignifiant de savoir qui détient les actifs et qui supporte les dettes. Pendant longtemps, on a hésité à augmenter la dette publique, car les crises économiques sont encore largement perçues comme résultant d’un excès de dettes. Mais c’est précisément ici que la répartition des dettes entre en jeu. Si l’État, en période de récession, ’emprunte’ de l’argent pour investir dans les infrastructures

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Pourquoi la dette publique n’est pas un problème.

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Une des erreurs fondamentales dans le débat actuel sur la dette publique et le déficit budgétaire est de ne pas distinguer entre différents types de dettes. Même s’il est vrai qu’à l’échelle macroéconomique, les dettes et les actifs s’équilibrent nécessairement, il est loin d’être insignifiant de savoir qui détient les actifs et qui supporte les dettes.

Pendant longtemps, on a hésité à augmenter la dette publique, car les crises économiques sont encore largement perçues comme résultant d’un excès de dettes. Mais c’est précisément ici que la répartition des dettes entre en jeu. Si l’État, en période de récession, ’emprunte’ de l’argent pour investir dans les infrastructures ferroviaires, l’éducation et les soins de santé, les coûts sociaux de ces investissements sont minimes, car ces ressources seraient autrement restées inutilisées. Une fois que l’économie repart, il devient possible de rembourser à la fois les dettes publiques et privées.

Plutôt que de ‘protéger les finances publiques’, il faudrait veiller à protéger l’avenir de la société. Ce que de nombreux politiciens et soi-disant ‘experts médiatiques’ ne semblent pas (vouloir) comprendre, c’est qu’il existe une différence fondamentale entre les dettes privées et publiques. Pour un individu, épargner et réduire ses dettes peut être rationnel. Mais si tout le monde tente de faire la même chose, cela entraîne une baisse de la demande agrégée et risque d’accroître le chômage.

Un individu doit toujours rembourser ses dettes. Mais un État peut toujours refinancer ses anciennes dettes en en contractant de nouvelles. Un État n’est pas un individu. Les dettes publiques ne sont pas comparables aux dettes privées. Les dettes publiques sont essentiellement une dette de l’État envers lui-même, envers ses citoyens.

Une dette publique n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Elle doit être un outil pour atteindre deux objectifs macroéconomiques fondamentaux : le plein emploi et la stabilité des prix. Ce qui doit être considéré comme ‘sacré’, ce n’est pas un budget équilibré ou une réduction de la dette publique, mais plutôt ces objectifs économiques. Si l’idée de ‘finances publiques saines’ conduit à une augmentation du chômage et à une instabilité des prix, il devrait être évident qu’elle doit être abandonnée.

Plutôt que de ‘protéger les finances publiques’, un gouvernement responsable devrait protéger l’avenir de la société. Aujourd’hui, les déficits budgétaires ne constituent pas le problème. Et continuer à parler ‘d’épargne pour des temps difficiles’ n’est qu’une pure absurdité.

Lars Pålsson Syll
Professor at Malmö University. Primary research interest - the philosophy, history and methodology of economics.

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