Emmanuel Macron: un retour aux vieilles recettes keynésiennes? La dette publique française a augmenté de près de 40 points de PIB depuis le début de la crise en 2008. Elle est stabilisée depuis quelques trimestres, alors que l’Allemagne est parvenue à la faire baisser significativement depuis 2012. Une relance de l’activité par une recette keynésienne va se traduire par une hausse de la dette publique par rapport au scénario sans relance. Ce qui sauve le gouvernement français, c’est l’évolution des taux d’intérêt. Au lieu de se normaliser et de monter comme prévu, dans le scénario retenu par la DG Trésor (le taux à dix ans à la fin de l’année 2018 était attendu à 1,40 % et à 2,15 % à la fin de l’année 2019), les taux auxquels la France emprunte ont
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Emmanuel Macron: un retour aux vieilles recettes keynésiennes?
La dette publique française a augmenté de près de 40 points de PIB depuis le début de la crise en 2008. Elle est stabilisée depuis quelques trimestres, alors que l’Allemagne est parvenue à la faire baisser significativement depuis 2012. Une relance de l’activité par une recette keynésienne va se traduire par une hausse de la dette publique par rapport au scénario sans relance.
Ce qui sauve le gouvernement français, c’est l’évolution des taux d’intérêt. Au lieu de se normaliser et de monter comme prévu, dans le scénario retenu par la DG Trésor (le taux à dix ans à la fin de l’année 2018 était attendu à 1,40 % et à 2,15 % à la fin de l’année 2019), les taux auxquels la France emprunte ont baissé et sont au mois d’avril 2019 en deçà de 0,3 % (0,47 % en moyenne depuis le début de l’année, au lieu d’une moyenne attendue pour 2019 de 1,72 %). C’est le corollaire de la faible inflation et c’est une marge de manœuvre considérable qui peut être employée.
Emmanuel Macron a singulièrement modifié sa stratégie macroéconomique. Tant mieux. Une baisse des impôts des ménages généralisée et donc plus équitable, une véritable stratégie d’offre en baissant l’impôt sur les sociétés plutôt que supprimer l’ISF auraient été bien plus efficace dès 2018. Cela aurait même pu désamorcer la crise sociale de la fin de l’année dernière. Cela aurait aussi permis de maintenir la fiscalité environnementale, parce que si les créanciers de la France peuvent attendre, et n’ont pas le choix, le climat, lui, ne nous fera pas crédit.
Quant à la capacité d’influence de la France sur le débat européen, elle est sacrifiée sur l’autel de la politique intérieure. Finalement, le chef de l’Etat a commis la même erreur que François Hollande au début de son quinquennat : compter sur le retour de la croissance, miser sur l’offre, chercher la crédibilité européenne. Seule différence, il corrige le tir partiellement et avec des dommages collatéraux. François Hollande ne l’a pas fait, avec le destin qu’on lui connaît. Pas sûr que cela suffise à sortir Emmanuel Macron de l’ornière.