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Le débat autour de la MMT

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Le débat autour de la MMT La MMT est-elle une lubie d’économistes de second ordre, ou peut-on au contraire en tirer une réflexion sérieuse ? Ses partisans rétorquent que, si l’inflation réapparaît, c’est le signe que le plein-emploi est atteint et que l’on peut alors freiner la création monétaire ; ou encore que les taux d’intérêt ne peuvent repartir à la hausse dans un contexte de création monétaire. Leur point de départ est en tout cas le constat de la faiblesse de l’inflation, même au plein-emploi, en raison essentiellement du fonctionnement nouveau des marchés du travail. On observe par exemple aux Etats-Unis que, même au plein-emploi, les salariés ne quittent pas leur entreprise pour obtenir un salaire plus élevé ailleurs, ce qui était

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Le débat autour de la MMT

Le débat autour de la MMTLa MMT est-elle une lubie d’économistes de second ordre, ou peut-on au contraire en tirer une réflexion sérieuse ? Ses partisans rétorquent que, si l’inflation réapparaît, c’est le signe que le plein-emploi est atteint et que l’on peut alors freiner la création monétaire ; ou encore que les taux d’intérêt ne peuvent repartir à la hausse dans un contexte de création monétaire.

Leur point de départ est en tout cas le constat de la faiblesse de l’inflation, même au plein-emploi, en raison essentiellement du fonctionnement nouveau des marchés du travail. On observe par exemple aux Etats-Unis que, même au plein-emploi, les salariés ne quittent pas leur entreprise pour obtenir un salaire plus élevé ailleurs, ce qui était traditionnellement la cause principale de l’inflation. Le phénomène est attribué à la collusion implicite (et dans certains cas explicite) entre entreprises pour ne plus essayer d’attirer les salariés des autres sociétés.

S’il n’y a plus d’inflation pour des raisons structurelles, alors la politique monétaire peut rester expansionniste, comme le suggère la MMT, pour financer un déficit public très important sans prendre le risque d’un retour de l’inflation et d’une hausse des taux d’intérêt. C’est d’ailleurs le cas du Japon, qui est au plein-emploi grâce à une politique budgétaire continûment expansionniste (la dette publique y atteint 230 % du PIB, le bilan de la Banque du Japon a atteint un an de PIB), mais où l’inflation est quasi nulle, et les taux d’intérêt, aussi bien à court terme qu’à long terme, nuls. Ceci n’a pas conduit, pour l’instant, à des sorties massives de capitaux, ni à une forte dépréciation du taux de change du yen.

Patrick Artus / Le Monde

Lars Pålsson Syll
Professor at Malmö University. Primary research interest - the philosophy, history and methodology of economics.

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