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L’ascenseur social est en panne

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L’ascenseur social est en panne L’expression “l’ascenseur social est en panne” désigne le déclin de la mobilité sociale, autrement dit, la capacité d’un individu à s’élever au sein de l’échelle sociale grâce à ses efforts et ses compétences. Ce phénomène, autrefois encouragé par l’éducation et le marché du travail, semble aujourd’hui compromis pour une grande partie de la population. En France, le système d’éducation était censé être un levier d’égalité des chances. Or, les inégalités d’accès aux ressources éducatives demeurent fortes, ce qui impacte la réussite scolaire. Les élèves des milieux défavorisés sont confrontés à des obstacles supplémentaires, tels que le manque de soutien pédagogique et les préjugés sociaux. Ces difficultés restreignent leurs

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L’ascenseur social est en panne

L’ascenseur social est en panneL’expression “l’ascenseur social est en panne” désigne le déclin de la mobilité sociale, autrement dit, la capacité d’un individu à s’élever au sein de l’échelle sociale grâce à ses efforts et ses compétences. Ce phénomène, autrefois encouragé par l’éducation et le marché du travail, semble aujourd’hui compromis pour une grande partie de la population.

En France, le système d’éducation était censé être un levier d’égalité des chances. Or, les inégalités d’accès aux ressources éducatives demeurent fortes, ce qui impacte la réussite scolaire. Les élèves des milieux défavorisés sont confrontés à des obstacles supplémentaires, tels que le manque de soutien pédagogique et les préjugés sociaux. Ces difficultés restreignent leurs perspectives d’avenir, renforçant un système de reproduction sociale où les enfants des classes populaires peinent à accéder aux positions socialement valorisées.

De plus, le marché du travail, autre levier traditionnel de l’ascenseur social, est devenu plus précaire. La hausse des emplois temporaires et des bas salaires limite les possibilités de progression de carrière. Les jeunes, notamment, sont souvent coincés dans des emplois peu rémunérateurs, sans perspectives de stabilité ni d’évolution.

Enfin, la concentration de richesse et de pouvoir dans les mains d’une minorité aggrave cette panne de l’ascenseur social. Les inégalités économiques croissantes entraînent une polarisation sociale, rendant difficile la mobilité ascendante. Dans un contexte où les réseaux et les ressources deviennent de plus en plus cruciaux pour accéder aux positions influentes, ceux qui n’ont pas ce capital social se retrouvent souvent désavantagés.

Ainsi, la panne de l’ascenseur social représente une menace pour la cohésion sociale. Les frustrations liées à l’absence de perspectives d’amélioration contribuent à une perte de confiance dans les institutions. Pour relancer l’ascenseur social, il est essentiel de réformer en profondeur le système éducatif et le marché du travail, tout en luttant contre les inégalités économiques. Seul un effort collectif permettra de restaurer l’espoir d’une société où chacun a la possibilité de gravir les échelons sociaux par son mérite et son travail.

Des préoccupations concernant un « ascenseur social en panne » existent également en Suède et aux États-Unis, bien que chaque pays soit confronté à des défis uniques.

En Suède, la mobilité sociale, autrefois forte, est mise à mal par l’augmentation des inégalités de revenus et des obstacles à l’accès à l’éducation, notamment pour les familles immigrées et à faible revenu. L’efficacité de l’État-providence suédois est remise en question à mesure que les écarts socio-économiques persistent.

Aux États-Unis, la mobilité sociale est également en stagnation, avec des facteurs comme les coûts élevés de l’éducation, les disparités économiques régionales et les inégalités raciales qui créent des obstacles importants. La croissance économique tend à favoriser les groupes à revenus élevés, rendant l’ascension sociale difficile pour les personnes issues de milieux défavorisés.

Dans les deux pays, l’éducation, la stabilité économique et des réformes politiques sont essentielles pour revitaliser la mobilité sociale et réduire ces disparités.

Si vous pensiez que l’inégalité n’était pas un problème, je vous invite à jeter un coup d’œil à ce graphique:

L’ascenseur social est en panne

L’axe vertical montre dans quelle mesure une hausse de 1 % des revenus de votre père influence votre revenu attendu (plus le chiffre est élevé, plus la mobilité sociale est faible). Sur l’axe horizontal, le coefficient de Gini mesure l’inégalité (plus le chiffre est élevé, plus l’inégalité est forte).

Parfois, un graphique en dit plus que mille mots…

La plupart des gens considèrent la mobilité sociale comme quelque chose de positivement indiscutable. Mais il est difficile de partager ce sentiment. Devenir — essentiellement par l’excellence académique — membre des classes de pouvoir qui, depuis des siècles, ont opprimé les classes ouvrières peut être une expérience ambivalente. En tant que voyageur du ‘chiffon à la richesse,’ on se retrouve toujours entre le monde qu’on quitte et celui qu’on rejoint. Gravir l’échelle sociale n’efface pas notre passé. La liberté véritable de la classe ouvrière doit transcender l’individu et être un effort collectif, où l’on s’élève avec sa classe et non hors d’elle.

Lars Pålsson Syll
Professor at Malmö University. Primary research interest - the philosophy, history and methodology of economics.

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